Cette page présente les motivations qui ont conduit à la proposition d’un plan vélo ambitieux à Obernai:

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Pourquoi « un plan vélo »

Une demande des citoyens

2020 marque l’entrée dans la décennie du vélo.

53% des français sont prêts à se mettre au vélo pour leurs déplacements quotidiens (IFOP, 2015).

A Obernai, le sondage de Vélobernai et le baromètre des villes cyclables de la FUB indiquent que beaucoup d’habitants se mettraient au vélo si on pouvait le pratiquer en sécurité.

Le thème du vélo est au coeur de la campagne des municipales dans des centaines de villes en France.

Cadre de vie

Une ville cyclable, c’est avant tout une ville conçue pour ses habitants, une ville agréable à vivre, une ville conviviale.

Le film « Pourquoi le vélo » (projeté à Obernai en novembre dernier) l’a très bien montré: la pratique du vélo n’est pas juste un moyen de transport, elle a un impact majeur sur le mode de vie.

C’est aussi moins de nuisances, de pollutions en tout genre, et plus d’espace.

Tout ça est possible, et ça existe pas loin de chez nous, voilà à quoi ça pourrait ressembler (sous-titres disponibles en français, cliquer en bas à droite) :

Une ville pour les enfants

Nos enfants aussi ont le droit de vivre dans leur ville.

Une ville cyclable et piétonne est une ville où les enfants peuvent jouer dehors plutôt que de rester enfermés devant un écran. Où ils peuvent apprendre l’autonomie et la responsabilité en allant seuls ou en groupe à l’école, au club de sport, chez les amis.

Et quelle liberté aussi pour les parents de ne plus être obligés de faire le chauffeur toute la journée !

Il y a beaucoup d’établissements scolaires à Obernai, c’est notre responsabilité d’accueillir de façon sécurisée et accessible les jeunes d’Obernai et des communes environnantes.

Votre ville est-elle cyclable? Est-ce que vous laisseriez un enfant y pédaler seul ?

Proximité

Une ville cyclable tend naturellement à rester compacte.

Les cyclistes font leurs courses à proximité plutôt que dans les hypermarchés de périphérie. Ils tendent à faire revenir les commerces en ville.

L’étalement urbain est freiné: qui aurait l’idée de construire des zones d’activité au milieu des champs quand les clients et les salariés se déplacent à vélo?

C’est bon pour la qualité de vie et pour l’environnement.

Une supérette de quartier à Freiburg.

Convivialité

Quand on n’est pas enfermé dans une boite en fer, invisible de l’extérieur et insensible à son environnement, on se respecte naturellement.

Se déplacer à vélo, ce n’est pas que se déplacer. C’est aussi se saluer, faire connaissance, prendre le temps, rendre la ville vivante.

Attractivité

La « marchabilité » et la « cyclabilité » d’une ville sont des critères de plus en plus importants pour le choix de son domicile et l’implantation de son entreprise.

La mutation vélo d’une ville aussi fréquentée qu’Obernai a un effet très positif sur le tourisme, d’autant plus que beaucoup de nos visiteurs sont très sensibles à cette question (venant d’Allemagne, Pays-Bas, pays scandinaves, etc.).

Les temps changent : en 2020 les promoteurs immobiliers du Cœur de ville vantent des immeubles accessibles à pied.

Problèmes de stationnement

Une question récurrente à Obernai. Mais à bien y réfléchir, le problème est-il qu’il n’y a pas assez de place, ou qu’il y a trop de voitures ?

Sur le même espace, on peut stationner 1 voiture ou 10 vélos.

Avec le même budget, on peut construire une place voiture en extérieur ou poser 100 arceaux vélo.

La place du marché dans les années 70.

Problèmes de bouchons

On commence à voir apparaître des bouchons dans Obernai. Et ce n’est pas près de s’arranger, il est prévu que la circulation continue à augmenter.

A destination de Strasbourg, il faut prévoir une heure si on veut être sûr d’arriver à l’heure au boulot le matin. C’est le temps qu’il fallait en 1910 avec le tram. Quel progrès !

De nouvelles autoroutes et de nouveaux parkings ne font que faire augmenter le trafic et donc les bouchons. La solution aux bouchons passe par un transfert modal vers le vélo pour les petites distances, complété par les transports en commun pour les plus grandes distances.

Droit au déplacement pour tous

A Obernai, 13% des ménages n’ont pas de voiture (INSEE 2016, section LOG T9 – Équipement automobile des ménages). Peut-être à cause de problèmes financiers, ou d’incapacité à conduire, ou par choix ?

Dans tous les cas nous ne pouvons pas nous permettre de les oublier en construisant la ville. Quelles sont leurs options pour se déplacer ?

Budget familial

Une voiture particulière (type Clio) revient en moyenne à 6800€ par an selon l’Automobile Club.

Le fisc considère un coût de 30 à 40 centimes par kilomètre (soit 17 à 22€ pour un aller-retour Obernai-Strasbourg).

Une voiture en moins, c’est 500€ par mois économisés. On peut en faire des choses avec 500€ par mois.

En comparaison, un vélo électrique haut de gamme coûte 2500€ à l’achat pour une durée de vie de 20 ans (soit 10€/mois), avec un coût d’entretien quasi nul et 7 centimes d’électricité aux 100km.

Finances publiques

On en parle peu, les dépenses publiques consacrées à la voiture sont énormes.

1km d’infrastructure vélo coûte jusqu’à 100 fois moins qu’un 1km d’infrastructure voiture, pour un débit supérieur. C’est aussi beaucoup moins de maintenance sur le long terme.

Même une place de parking n’est pas gratuite. Pour des ordres de grandeur, compter 7000€ la place en extérieur, 10000€ en silo, 25000€ en souterrain. Contre 70€ pour un arceau vélo posé.

Coût à la société des différents moyens de transport.

Santé

L’utilisation quotidienne du vélo est le meilleur moyen de prévenir toutes les maladies liées à la sédentarité. C’est encouragé par tous les professionnels de santé, dont le réseau cardio-prévention d’Obernai.

Le vélo peut se pratiquer à tout âge à condition de disposer d’un bon équilibre et d’une bonne vue. Les vélos électriques rendent la pratique accessible à tous même sans force physique.

Le vélo est aussi bon pour le moral. Rien de mieux pour commencer la journée en forme et de bonne humeur !

Sécurité

De trop nombreux accidents impliquent des piétons et des cyclistes à Obernai.

La peur des voitures reste de très loin le premier frein à l’utilisation du vélo. On en est arrivés au point ou des parents conduisent leurs enfants à l’école en voiture précisément parce qu’ils ont peur des voitures (sondage Vélobernai 2019).

Climat

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », c’était en 2002. Nous sommes victimes collectivement d’une incapacité à transformer les discours en actes.

Avec la loi énergie-climat, la France s’est enfin engagée à réduire ses émissions de 40% d’ici 2030, soit moins de 2 mandats municipaux. Ça représente 4,5% par an. C’est énorme.

En France l’automobile représente près du quart des émissions de CO2, et un peu plus en zone péri-urbaine. C’est le poste sur lequel il est le plus facile d’agir localement en changeant quelques habitudes.

Rouge=pétrole
Rose=gaz
Vert clair=nucléaire
Vert sombre=ENR

Résilience

Un nouveau choc pétrolier est possible ces prochaines années, soit à cause de contraintes physiques (l’Agence Internationale de l’Energie alerte sur une possible pénurie de pétrole à l’horizon 2025), soit à cause de « simples » problèmes géopolitiques.

Dans tous les cas le choc est rude. Imaginez la vie à Obernai si toutes les stations-service de la région sont fermées, ou si le prix du litre double du jour au lendemain. Une ville cyclable, avec des commerces de proximité, des productions locales, sera capable de mieux résister à de tels chocs.

Pourquoi « à Obernai »

Une ville à taille humaine

La taille d’Obernai est particulièrement adaptée à la pratique du vélo. Aller d’une extrémité de la ville à une autre prend toujours moins de 10 minutes. Les pentes sont faibles, sauf pour le Mont National où le vélo électrique est indispensable. Tous les villages alentours sont aussi accessibles en une dizaine de minutes par des pistes dédiées. Et le TER (fréquent sauf le dimanche) permet d’accéder rapidement à Strasbourg, Molsheim ou Sélestat, avec la possibilité d’emporter son vélo.

Un centre-bourg

Dans le Piémont des Vosges, plus de la moitié des déplacements domicile-travail de moins de 3km se font en voiture. Pourtant, jusqu’à 5km (Obernai-Rosheim) le vélo est plus rapide, et il est toujours plus économique, excellent pour la santé et pour le moral – à condition que les infrastructures le permettent. La distance parcourue en moyenne en voiture, dans le Bas-Rhin, est de 6km, soit 20 minutes à vélo (données du SCoT Piémont des Vosges).

Favoriser la pratiquer du vélo aide à améliorer l’attractivité du centre-bourg dans les communes du Rhin supérieur.

Temps de déplacement à vélo vers les pôles (jaune = 10 minutes)

Une ville sportive et touristique

Le vélo-sport est déjà bien ancré à Obernai. L’apparition du vélo électrique le rend accessible à tous même dans les collines.

Le vélo-tourisme est important à Obernai, qui se trouve à la croisée d’itinéraires cyclables importants:

  • la voie EuroVélo 5 (Londres-Rome) qui passe le long de la route des vins, et permet de rejoindre
  • EuroVélo 6 (Atlantique-Mer Noire) et
  • EuroVélo 15 (source du Rhin-Rotterdam).

La voie verte est accessible par des itinéraires cyclables soit au départ côté Rosheim soit au milieu vers Boersch.

Il existe également des itinéraires en site propre vers tous les villages environnants, et deux itinéraires en site propre vers Strasbourg, l’un direct par Krautergersheim et Blaesheim, l’autre par Molsheim le long du canal de la Bruche.

L’Alsace est la 1ère région cyclable de France.

Une ville dynamique et ambitieuse

On entend beaucoup parler de plans vélo dans les grandes villes. C’est tout autant possible et souhaitable dans les villes moyennes, avec un retour sur investissement plus important et plus rapide.

Montrons-leur de quoi nous sommes capables à Obernai.

Pourquoi « ambitieux »

Consacrer des efforts, du temps et de l’argent pour faire passer la part modale du vélo de 1% à 2% n’a aucun impact sur les objectifs du plan vélo. Si on décide de mettre en place un plan vélo, autant se fixer des objectifs ambitieux.

Techniquement, c’est facile. On sait comment construire des pistes cyclables.

Financièrement, ce n’est pas un problème. L’essentiel du budget vélo peut être obtenu en redirigeant une partie du budget dédié à la voiture.

Ce qui est ambitieux c’est de réussir un changement dans les habitudes quotidiennes. Il faut une mise en place rapide pour qu’on arrive à percevoir rapidement les avantages de la pratique du vélo, et l’accompagner de pédagogie sur la pratique et les usages du vélo.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Vélobernai n’a pas le monopole des bonnes idées. Envoyez vos commentaires et suggestions à bonjour@velobernai.fr.